Cities: Skyline 2 appelle la communauté à l’aide, Hades II en bonne voie
L'actu de la semaine du 21 avril
Information, bons mots et rigolade : tels sont les trois piliers de Nostick Reloaded, votre infolettre hebdomadaire résumant chaque dimanche à 8 h l'actualité de la semaine dans le monde du jeu vidéo. Et entre les sorties de No Rest for the Wicked, Harold Halibut ou encore la surcouche Sony qui arrive sur PC, on ne peut pas dire qu’on ait chômé.
La folle actu de la semaine
Par Mickael
Les grandes manœuvres pour Hades II
Pas question de se planter. Supergiant Games prépare activement le lancement de Hades II, le premier volet — sorti en 2020 — étant une darling du jeu indé et pour de très bonnes raisons : ce roguelite qui plonge le joueur dans les Enfers a su conquérir le cœur et les doigts de millions de joueurs adeptes de mythologie grecque (et de personnages sacrément bien foutus).
Le studio est à deux doigts de lancer un accès anticipé sur Steam et l’Epic Games Store (c’est prévu entre avril et juin). Mais avant ça, il organise un « test technique » pour une poignée de joueurs bienheureux, qui peuvent se frotter à ce tout nouvel univers dans la peau de Melinoë. La fille d’Hadès et sœur de Zagreus — héros du premier opus — est une sorcière avec de puissantes capacités magiques. Surtout, elle est immortelle.
Hades II reprend évidemment le principe du précédent volet, roguelite oblige, dans des décors isométriques absolument somptueux, tout comme les persos d’ailleurs. On croise les doigts pour que le jeu soit au niveau de son illustre prédécesseur, et plus encore.
Un pourliche ou la vie
Les éditeurs cherchent par tous les moyens à augmenter les prix de leurs jeux, alors que les coûts de développement (pour les triples A, du moins) n’ont cessé d’enfler. Ubisoft a récemment soufflé sur les braises avec une édition Ultimate pour Star Wars Outlaw qui comprend le season pass, des skins et 3 jours d’accès anticipé… pour 130 €.
Mike Ybarra, l’ancien président de Blizzard, a eu une autre idée : un pourboire ! « À la fin d’un jeu, j’ai souvent pensé “J’aimerais pouvoir donner aux développeurs un autre 10 ou 20 $ parce que leur jeu valait plus que les 70 $ de base, et ils n’ont pas essayé de me faire payer chaque petit supplément” », a-t-il déclaré.
L’ex boss sait très bien que 70 $ — le tarif habituel pour les gros jeux —, c’est beaucoup d’argent. « Mais ce serait simplement une option à la fin du jeu », ajoute-t-il en évoquant les jeux qui, selon lui, mériterait que les joueurs laissent un petit quelque chose en plus, s’ils le veulent : Horizon: Zero Dawn, God of War, Red Dead Redemption 2, Elden Ring, ou encore Baldur’s Gate 3.
L’idée n’est pas complètement idiote quand on y pense — après tout, on peut vraiment adorer un jeu —, mais un pourboire dans les jeux pose des tas de questions techniques et d’attribution : comment s’assurer que les sous soient versés aux développeurs qui se sont donnés du mal en attendant d’être licenciés, plutôt que les actionnaires ? L’idée aurait peut-être du sens pour les développeurs indés : je serais plus enclin à donner un bonus à Vampire Survivors ou à Balatro, plutôt qu’à Ubisoft ou Sony.
Final Fantasy 7 Rebirth a du mal avec les chiffres
Square Enix et Sony avaient probablement des objectifs de vente beaucoup plus ambitieux pour Final Fantasy 7 Rebirth. Le jeu, deuxième volet de la trilogie, se serait écoulé à 2 millions d’unités durant son premier mois de commercialisation (il est sorti le 29 février), selon le cabinet Ampere. Dans l’absolu c’est plutôt bien, mais cette estimation fait pâle figure face aux 3,5 millions d’exemplaires vendus par FF7 Remake en… trois jours.
Le premier opus était certes sorti en pleine pandémie, à un moment où les joueurs enfermés chez eux cherchaient à s’évader de leur confinement. Et la base de clients PS4 était autrement plus importante que celle de la PS5, la plateforme exclusive de Rebirth. Ce qui est plus embêtant, c’est que FF XVI, autre exclusivité PS5, a tapé les 3 millions de ventes en 6 jours…
Square Enix avait trompeté les bons chiffres de vente pour Remake et XVI, mais le studio est resté prudemment silencieux pour Rebirth. Selon Daniel Ahmad, directeur de recherche chez Niko Partners, ce nouvel épisode s’est deux fois moins bien vendu que Remake durant le même laps de temps, et la suite de la carrière commerciale du jeu risque d’être plus faible. Autrement dit, Squeenix ne se refera pas la cerise sur le long terme.
Une des solutions est d’élargir la clientèle potentielle. Les joueurs PC seront ravis d’accueillir FF7 Rebirth !
La Playdate joue et gagne
La Playdate, la petite console jaune poussin avec une manivelle de Panic, a été lancée il y a deux ans, hé oui déjà. Une occasion en or pour faire le point sur le succès de l’appareil : on peut dire que la Playdate a trouvé sa petite place sur le marché !
Le constructeur, qui est aussi le créateur d’Untitled Goose Game, de Firewatch et dans un tout autre genre, de l’éditeur de code Nova, a dévoilé une poignée de chiffres. La boutique de jeux de la Playdate compte ainsi 181 jeux, vendus en moyenne 5,36 $ par tête de pipe. En deux ans, ce sont 150 000 jeux qui ont été écoulés et qui ont rapporté aux développeurs près de 545 000 $ (après les frais divers et la commission de Panic de 25 %).
Pas si mal pour une console équipée d’un écran monochrome, 4 Go de stockage et 16 Mo de RAM qui s’est vendue à 700 000 exemplaires ! La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le dock de recharge qui transforme la console en une sorte de mini-télé vintage est toujours dans les tuyaux et qu’il sortira « bientôt ».
Entre PlayStation et PC, Ghost of Tsushima ne choisit pas
La vie, c’est une succession de petites victoires et la sortie prochaine de Ghost of Tsushima sur PC l’illustre parfaitement. Pour la première fois depuis que Sony se pique d’adapter ses franchises PlayStation sur les pécés, on aura droit à une surcouche à la Steam ou Nvidia, ce qui est plutôt une mauvaise nouvelle… mais elle intégrera surtout le profil, les trophées et la liste d’amis PlayStation !
Sony précise à toutes fins utiles que cela n’empêchera pas de débloquer des trophées Steam et Epic, si jamais c’était votre truc. Cette interface permettra également de profiter de Legends, l’excellent mode multi du jeu, avec ses amis restés sur PS4 et PS5, les ballots.
Voilà un nouveau coup porté au mur qui sépare le monde des consoles de celui des PC et franchement, il était temps. Ghost of Tsushima sera dispo le 16 mai avec son extension Ile d’Iki et donc le mode Legends. Les jours à attendre le jeu semblent bien longs.
Cities: Skyline 2 appelle la communauté à l’aide
C’est peu dire que le lancement de Cities: Skyline 2 en octobre dernier a été une catastrophe : performances à la ramasse, bugs à foison, contenus manquants, la suite du fameux city builder était parti sur un mauvais pied. Et malheureusement, les développeurs de Colossal Order et l’éditeur Paradox n’ont pas arrangé les choses. Le premier DLC, Beach Properties, ne contient en effet que des éléments de déco et aucune nouvelle fonction. Le tout pour 10 $…
Ce qui devait arriver arriva, le DLC s’est mangé un flot de commentaires négatifs de la part d’une communauté échaudée par les promesses des studios. C’est ce qui a motivé une communication à cœur ouvert de Mariina Hallikainen, la CEO de Colossal Order, et Mattias Lilja son homologue de Paradox. Les deux dirigeants s’excusent pour à peu près tout ce qui ne va pas dans le jeu, et ils promettent de revoir de fond en comble le fameux DLC.
Les joueurs qui ont acheté l’extension vont être remboursés, et ceux qui se sont offert l’édition Ultimate de Skyline 2 recevront gratuitement du contenu supplémentaire d’une valeur de 40 $. À plus long terme, les créateurs du jeu vont mettre le paquet sur l’amélioration du jeu de base et des outils de mods — une fonction essentielle qui a fait le succès de la franchise. Et puis ils veulent aussi impliquer la communauté.
Une réunion va être organisée entre les studios et des représentants des joueurs pour mettre au point la feuille de route de reste de l’année. « Les équipes de Colossal Order et de Paradox Interactive leur fourniront une totale transparence et répondront à toutes les questions et critiques exprimées », assurent les deux patrons. Est-ce le début de la rédemption pour Cities: Skyline 2 ?
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Pas de repos pour les souls-like
Après deux épisodes d’Ori tout mignons, les développeurs de Moon Studios ont décidé de se défouler un peu avec No Rest for the Wicked, un action-RPG d4rk et sanglant dans un univers qui rappelle Diablo bien que les combats soient plus proches d’un Dark Souls. Le pitch n’est pas fun : le roi est mort, la peste réapparaît tandis que des groupes de rebelles et le gouvernement provincial se mettent sur la gueule. Apparemment c’est très joli (même si bien gourmand), avec un système de combats exigeant et une map légèrement incurvée à la Animal Crossing. À réserver aux fans du genre avec un bon PC et une manette sous la main étant donné qu’on ne peut pas encore réassigner les touches. Cette version early-access est une bonne base, mais attendez-vous quand même à pas mal de bugs et de points à améliorer. 40 boules sur Steam, également dispo sur Xbox/PS5.
Harold et Groomit
Premiers retours mitigés sur Harold Halibut, ce jeu indé mélangeant pâte à modeler et diorama qui aurait passé plus de 10 ans en cuisine. L’histoire se déroule dans une ville sous l’eau, avec une ambiance décrite comme un Bioshock réalisé par Wes Anderson. C’est intrigant, la partie visuelle est vraiment très réussie, mais le bât blesse niveau gameplay : il faut faire pas mal d’aller-retour, et le tout est assez lent. Si l’univers est visiblement bien pensé, l’écriture a des lacunes et les actions à effectuer un peu trop répétitives. Certains ont aimé et ce n’est pas un plantage total, mais les fans de jeux narratifs auront sans doute mieux fait d’attendre quelques mises à jour et une promo. 35 € sur Steam, PlayStation et Xbox, également dispo dans le Game Pass.
ASCII parait on s’amuse bien
Au fond de moi, j’ai toujours rêvé que mon boss me vire, que ma femme me quitte et parte avec les gosses afin de me coller au RSA et de passer mes journées sur Dwarf Fortress. Les développeurs viennent de me donner une nouvelle raison d’envisager ce doux rêve grâce à un nouveau mode Aventure, actuellement en bêta sur la version Steam. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, Dwarf Fortress est un légendaire roguelike en ASCII développé depuis plus de 20 ans (!) et dont une version un peu plus accessible avec de jolis graphismes a été mise en ligne sur Steam en 2022. Dans l’idée vous devez gérer une troupe de nains : ça a l’air chiant, mais c’est absolument fascinant étant donné que le jeu est incroyablement détaillé. Dwarf Fortress est une formidable machine à histoire où votre colonie peut autant finir noyée à cause d’un défaut de plomberie qu’en dépression après avoir vu un des leurs se faire fracasser par un gorille. Le mode Aventure (qui permet de gérer un unique héros au lieu d’un groupe) est à activer en passant le jeu sur sa version bêta dans les paramètres de Steam, où le titre est vendu pour 29 €. C’est apparemment une manière un peu plus accessible de s’attaquer à ce monument : c’est peut-être l’occasion de vous laisser tenter.
La Miliviludes le déteste
Les développeurs du sympathique El Paso, Elswhere sont de retour avec un nouveau concept bien glauque baptisé Life Eater. Si vous aimez les jeux qui mettent mal à l’aise, c’est pour vous : il ne s’agit rien de moins que d’un simulateur de kidnapping dans lequel on doit sacrifier ses victimes dans un rituel pour un dieu obscur. Une histoire d’horreur du point de vue du tueur avec une atmosphère ultra-lourde, donc. Contrairement à un Manhunt, Life Eater n’est pas un jeu d’infiltration, mais plutôt un puzzle-game narratif dans lequel on utilise une sorte de logiciel de montage pour suivre la routine de ses victimes. Les premiers retours évoquent un jeu 7/10 avec un bon concept et une durée de vie assez courte, loin d’être exceptionnel, mais qui devrait vous rester en tête quelque temps. À réserver aux fans du premier Postal ou de Hatred. 14,79 € sur Steam.