Entre votre week-end à Miami , la soirée d'anniversaire de Dua Lipa et l’écriture de vos mémoires, vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité du jeu vidéo ? Qu’à cela ne tienne : votre infolettre préférée Nostick Reloaded vous attend patiemment chaque dimanche dans votre boîte mail pour résumer tout cela. Et entre la sortie du dernier Atlus et l’Alarmo de Nintendo, on peut dire que vous avez loupé deux trois trucs.
L’image de la semaine : Silent Hill, charmante bourgade baignée de soleil
Si le remake de Silent Hill 2 « fout les chocottes » comme me l’a confié Félix en claquant des dents caché sous son lit, c’est en grande partie grâce à l’atmosphère lugubre de la ville plongée dans une purée de pois macabre. Quel dommage pourtant, je suis sûr que Silent Hill est bien plus agréable sous un joli soleil d’été. Et c’est exactement ce que propose le mod Sunny Hills qui supprime le brouillard, tout simplement.
Les parties qui se déroulent la nuit ne sont pas concernées, et on peut conserver le brouillard ou le supprimer histoire de voir la différence. Le développeur, Francis Louis, précise toutefois qu’une fois activé, le mod a tendance à éclairer très fort le brouillard si on décide de le garder.
La vérité de la semaine : sur Steam, on n'achète pas des jeux, juste des licences
Le saviez-vous ? Le jeu que vous venez d'acheter sur Steam ne vous appartient pas ! Ce que vous avez acheté, c'est uniquement une licence qui donne le droit d'y jouer. Et désormais, la boutique de Valve le précise dès le panier, juste avant de sortir la carte bleue.
Cette loi a le mérite d'imposer aux boutiques de dire la vérité sur ce qu'on achète. Mais elle ne va pas assez loin : elle n'empêche pas les éditeurs de retirer un contenu acheté de la bibliothèque des joueurs, comme l'avait fait Ubisoft avec The Crew. Ce qui a d'ailleurs motivé une pétition européenne pour forcer les éditeurs à donner aux joueurs la possibilité de jouer aux jeux, même après la fin du support officiel.
La mauvaise nouvelle de la semaine : triste fin pour Little Big Planet 3
Little Big Planet 3 est le meilleur opus de la série de jeux de plateformes avec le bondissant Sackboy. Non seulement le jeu de base est super, mais les joueurs ont aussi la possibilité de créer leurs propres niveaux et même des mini-jeux, qu’ils peuvent partager avec le reste du monde.
Mais enfin ça, c’était avant le début de l’année : Sony a en effet annoncé que les serveurs hébergeant le contenu des fans, fermés temporairement en janvier pour des raisons techniques, le resteraient finalement pour toujours et à jamais. Et maintenant, Little Big Planet 3 et tous les DLC disparaitront du PlayStation Store à compter du 31 octobre.
Tous ceux qui ont acheté le titre pourront continuer d’y jouer (encore heureux), et le télécharger à nouveau sur une autre console. Les niveaux de fans ne peuvent plus être récupérés en raison de la fermeture des serveurs, mais ils restent jouables en local.
Le jeu de plateformes trop choupi est actuellement proposé pour une vingtaine d’euros, alors profitez-en avant qu’il ne soit trop tard. Sony ne donne aucune explication à cette extinction qui s’annonce définitive pour le titre, sorti sur PS3 et PS4 en 2014.
Le chiffre de la semaine : 1 million…
… comme 1 million de dollars, le montant généré par les versions iOS et Android de Balatro ! Sorti sur les plateformes mobiles le 26 septembre dernier, l’hypnotique jeu de poker à la sauce roguelite a atteint le million après 7 jours sur les boutiques de l’App Store et du Play Store, selon les données d’AppMagic.
Ce chiffre est d’autant plus étonnant que le jeu est vendu assez cher (10 $/€) au vu des critères tarifaires habituels sur les plateformes mobiles, où les utilisateurs ont l’habitude de jouer gratis en échange de réclames ou de micro-transactions. Il n’est même pas possible de tester le jeu avant d’acheter. À noter toutefois que Balatro fait partie du catalogue d’Apple Arcade, ce qui en fait une des rares raisons qui justifient l’abonnement au service.
Les chelous de la semaine : pédophilie et chiffres bidonnés, Roblox sous le feu des critique
Roblox est dans la sauce. La plateforme de jeux et de création de jeux a fait l’objet d’un rapport dévastateur de Hindenburg Research qui lui reproche essentiellement trois choses. La première et la plus effarante est que Roblox fermerait les yeux sur la protection des enfants, qui sont ses premiers utilisateurs.
Après avoir créé un compte enfant (moins de 13 ans), les chercheurs de Hindenburg disent avoir trouvé des contenus à caractère sexuel et pédophile dans les espaces de discussion et dans les jeux distribués par la plateforme. Roblox mettrait la priorité sur sa croissance et ses revenus, au détriment de la sécurité des mineurs.
L’entreprise aurait aussi gonflé les chiffres de ses utilisateurs actifs quotidiens, et bidonné les temps d’engagement depuis son entrée en bourse en 2021. Selon le rapport, le nombre d’utilisateurs serait exagéré de 25 à 42 %, les heures d’engagement de 100 %. Enfin, Roblox aurait tendance à compter les bots parmi les utilisateurs, tout comme les comptes multiples créés par une seule personne.
Fin juin, la plateforme avait comptabilisé 79,5 millions d’utilisateurs actifs au quotidien, pour 17,4 milliards d’heures de jeu. Pour appuyer ses accusations, Hindenburg a engagé des consultants techniques qui ont mis au point un système de surveillance des serveurs des jeux hébergés par Roblox. Certains d’entre eux restaient ainsi actifs pendant plus de 24 heures d’affilée sans interruption.
Des accusations très graves donc, mais il faut rappeler que Hindenburg est une société spécialisée dans la vente à découvert : il est dans son intérêt de faire baisser les actions des entreprises cotées. Néanmoins, cette firme est connue pour ses enquêtes approfondies qui dénoncent les fraudes financières et les irrégularités des sociétés en bourse.
Dans un communiqué, Roblox a qualifié le rapport de trompeur. La société a investi « massivement » dans la prévention et la sécurité, assure-t-elle. Elle rappelle aussi qu’en tant qu’entreprise cotée, elle doit fournir des rapports financiers transparents.
Le bras de fer est maintenant engagé, et la plateforme de jeux n’aura pas forcément la partie facile : elle a déjà été ciblée par des groupes de défense des enfants pour ne pas avoir fait suffisamment d’efforts pour les protéger. En août dernier, la Turquie bloquait Roblox en raison de contenus exploitant les mineurs…
La grosse info de la semaine : Nintendo sonne l’alarme
S’il faut toujours s’attendre à tout avec Nintendo, personne n’a su prédire l’annonce de l’Alarmo cette semaine! Ce « réveil interactif » n’est absolument pas la Switch 2 (à moins que… ?) qu’on n’en peut plus d’attendre. Le constructeur a décidément l’art du contre-pied ! Et ça se paie plutôt cher : à 100 € le réveil, il vaut mieux que l’engin se montre efficace et bien fichu.
Toujours prêt aux efforts les plus insensés pour remplir sa glorieuse mission d’information, Nostick ne manquera pas de vous proposer un test complet dans quelques jours. Mais on sait déjà ce que l’Alarmo n’est pas : un jeu. Très tôt dans la conception de l’appareil, les équipes de Nintendo ont décidé d’exclure la possibilité que l’on puisse jouer avec. « Si nous avions implémenté des éléments de type jeu, on peut supposer que les utilisateurs auraient continué à jouer avec en restant au lit », explique Yosuke Tamori, producteur de l’Alarmo dans une interview publiée sur le site de Nintendo.
« Cela aurait pu perturber [le] sommeil [des utilisateurs] », poursuit-il. « Nous souhaitions que les utilisateurs se réveillent en étant reposés. Nous avons donc décidé dès le départ d’exclure ces éléments ludiques ». Son collègue, Tetsuya Akama, directeur du projet, rebondit dans le même entretien : « si nous avions créé un système où vous recevez une récompense à chaque fois que vous vous réveillez, cela pourrait vous motiver tant que vous recevez une récompense. Mais une fois que les récompenses cessent, vous pourriez perdre cette motivation ».
Il craignait aussi que si le système de récompenses disparaissait, les utilisateurs se disent : « Eh bien, s’il n’y a pas de récompense, alors je n’ai pas besoin de me lever ». Pour Yosuke Tamori, Nintendo aurait pu proposer de tels incitatifs, « où les utilisateurs reçoivent une médaille d’or pour s’être réveillés avant l’heure de l’alarme et une médaille de bronze pour s’être réveillés plus tard ».
Mais il n’était pas question d’imposer l’idée que se réveiller tôt est bon pour la santé : « C’est peut être vrai pour certaines personnes, mais en ce qui concerne Alarmo, nous voulions qu’il soit un outil qui vous soutient en douceur ». Des récompenses auraient pu stresser les utilisateurs, alors que le but est quand même de les aider à mieux dormir et mieux se réveiller.
L’Alarmo embarque pourtant tout ce qu’il faut pour devenir une sorte de console pour table de nuit. D’abord un écran LCD bien sûr, dont Nintendo cache d’ailleurs habilement la forme rectangulaire alors qu’il donne l’impression d’être circulaire. La présence d’un tel écran n’avait rien d’évident : un des premiers prototypes intégrait une grille de LED. Mais les équipes de Tamori et d’Akama se sont rendus compte assez vite que ça ne serait pas suffisant pour ce qu’elles avaient en tête, à savoir une utilisation sans avoir à ouvrir de mode d’emploi. Un écran LCD s’imposait donc.
Mais surtout, la grande nouveauté technologique de l’Alarmo reste son capteur de mouvements particulièrement sophistiqué. Placé sous l’écran, il détecte les mouvements de l’utilisateur grâce à des ondes radio. « Les voitures autonomes, les drones et les robots sont équipés de capteurs comme celui-ci pour éviter les collisions », détaille Akama. Ce capteur peut reconnaitre des mouvements très subtils et il fonctionne dans des pièces sombres (forcément). Autre avantage : « [le capteur] n’a pas besoin de filmer des vidéos, donc la confidentialité est mieux protégée par rapport aux caméras ».
Ce capteur traine chez Nintendo depuis des années. En 2014, Satoru Iwata le regretté président de l’entreprise détaillait devant des investisseurs un appareil pouvant mesurer le sommeil, et qui devait sortir deux ans plus tard (c’est raté). Sur une des diapositives, on pouvait déjà voir un capteur de mouvements à radio-fréquence :
Dans l’interview, une vidéo montre une bulle colorée qui réagit aux mouvements de la main. On est loin d’une manette évidemment, mais ce genre de manipulation pourrait donner des idées de gameplay ! L’Alarmo n’offrira pas ce genre d’expérience, mais qui sait, peut-être qu’un tel capteur trouvera sa place dans une future console…
osef
Le jeu La Roue de la Fortune sera disponible sur Apple Arcade le 7 novembre. Et sans Victoria Silvstedt !
Mais aussi
Grosse semaine pour Halo et pour Xbox ! Halo Infinite va ainsi accueillir un mode d’affichage à la troisième personne, du jamais vu dans l’histoire de la saga. Surtout, on a appris que 343 Industries, qui développe la franchise depuis le départ de Bungie, change de nom pour devenir tout simplement Halo Studios. Plus important encore, les développeurs ont décidé d’utiliser le moteur Unreal Engine 5 dans le but d’attirer les talents… et peut-être aussi pour porter les jeux plus facilement sur PS5 ?
Vu que Bethesda ne veut pas faire son boulot, il revient aux joueurs de créer eux-mêmes de nouveaux jeux Fallout ! Et pourquoi pas faire un tour à Mexico avec ce futur mod à découvrir par ici ?
14 ans après son lancement du PS3 et Xbox One, Red Dead Redemption va enfin sortir sur PC ! On s’en réjouit par ici.
Personne n’attendait vraiment le remake d’Until Dawn sur PS5 et PC, et c’est confirmé : le jeu d’horreur a bien du mal à attirer les foules, sans oublier qu’il est pétri de bugs. On le déplore dans cette actu.
C’est tout chaud, ça vient de sortir
Par Félix
Du brouillard en HD
Les gens de chez Bloober Teams ont dû souffler un ouf de soulagement en voyant tomber les premiers tests de leur remake de Silent Hill 2 : tout est globalement positif. Il faut dire qu’on avait de quoi s’inquiéter, le studio s’attaquant à un monument du genre avec à son actif une poignée de jeux oscillant entre le sympathique (Layers of Fear) et le très moyen (Blair Witch). Heureusement, les tests décrivent une refonte sous UE5 très jolie et fidèle à l’original. Bloober a enrichi la ville maudite de nouvelles zones et énigmes sans perdre l’esprit d’origine en route. Tout n’est pas parfait et certains dénotent quelques séquences un peu bof ou une expérience globale qui diffère un peu de celle de 2001, mais globalement ça passe large. Le réalisateur du jeu d’origine Masashi Tsuboyama a adoubé cette relecture, alors franchement, vous ne devriez pas regretter votre argent si vous êtes client des jeux d’horreurs psychologique. 70 balles sur PC et PS5.
En attendant Persona 6
L’autre grosse sortie de la semaine était Metaphor: ReFantazio, le nouveau gros JRPG d’Atlus. Le studio derrière la saga Persona s’éloigne du milieu scolaire pour proposer un univers de Fantasy baroque inspiré des tableaux de Bosch. Le roi a été assassiné et une élection se prépare pour choisir le futur souverain : notre personnage va devoir partir à la recherche du prince du royaume, touché par une malédiction et considéré comme mort. Bref, un pitch que l’on sent rempli de trahison et autre retournement de situations prétexte à nous faire visiter un univers fortement stylisé. Comme d’hab’ chez Atlus, les journées sont dédiées à améliorer ses stats et à papoter avant d’aller taper des monstres colossaux la nuit. Les combats sont un mélange d’action classique et de tours par tour qui a l’air réussi, et les testeurs saluent la bande-son ainsi que l’interface très léchée. Bref, ça a l’air d’être de la bonne came si vous accrochez à l’univers fantastique et que vous avez une centaine d’heures à occuper. 70 € sur PC, PS5, PS4 et Xbox Series. Notons qu’une démo est disponible qui permet de continuer sa sauvegarde dans le jeu complet.
Vous reprendrez bien un peu de Diablo IV ?
La première extension pour Diablo IV est sortie cette semaine. Baptisée Vessel of Hatred, celle-ci apporte tout un tas de contenus, à commencer par une campagne inédite commençant à la fin du titre original. On y suit un de nos compagnons de voyage à travers la jungle de la région de Nahantu, que l’on explorera pendant une douzaine d’heures. Les mercenaires de Diablo 2 et 3 signent leur grand retour tandis qu’arrive la nouvelle classe des Sacresprit. Ces sortes de moines spécialisés dans les arts martiaux seront bien utiles pour venir à bout des différents nouveaux ennemis qui se cachent dans la jungle. Les avis sont plutôt bons : les testeurs louent une campagne sympathique et une nouvelle classe fun, regrettant cependant une fin en demi-teinte et un certain manque de contenu au vu du prix. À vous de voir si vous avez envie de vous y remettre, auquel cas il faudra lâcher 40 € pour l’édition standard sur Steam et consoles.
Point n’ think
Côté jeu indé nous avons pu voir arriver cette semaine Phoenix Springs, un point n’ click futuriste qui a l’air assez bizarre. On y incarne une journaliste à la recherche de son frère qui finit par se retrouver à Phoenix Springs, une oasis du désert abritant une bien étrange communauté. Sans surprise il va falloir papoter et cliquer partout pour faire progresser l’intrigue, mais il y a un twist : l’inventaire de notre héroïne ne se remplit pas d’objets, mais d’idées, qu’il va être possible de combiner avec différents éléments de l’environnement. Le jeu est décrit comme très surréaliste, l’ambiance étant servie par un style BD très sympa mêlant 2D et 3D. Malgré son chouette univers et sa bonne réalisation, certains testeurs évoquent tout de même des énigmes parfois frustrantes qui risquent de laisser ceux qui cherchent juste un jeu relax sur le carreau. Si vous aimez vous remuer les méninges, les histoires ouvertes à l’interprétation, les films de Lynch ou les jeux comme Kentucky Route Zero, vous devriez y trouver votre bonheur. 19,50 € sur Mac et PC.
En rab’
La semaine dernière, j’ai oublié de vous parler de la sortie de Diplomacy is Not an Option : ce mélange de jeu de stratégie et tower defense a été très bien accueilli et mérite sans doute le coup d’œil si son univers féodal rigolo vous intéresse, d’autant plus qu’il n’est qu’à 18,84 € pour fêter le lancement. Mis à part ça il y a un nouveau jeu Dragon Ball qui n’a pas l’air exceptionnel, mais qui devrait faire le taf pour les fans de la série (ça sent le 6 ou 7 sur 10). Comptez 70 € sur PC, Xbox ou PS5. Du côté des indés, l’action-RPG au style évoquant les créations Ghibli Europa a écopé de quelques bonnes notes. Il est désormais disponible sur Steam et sur Switch pour 15 €. Terminons en notant la sortie d’Extra Coin (5 €) et de Last Time I Saw You (17 €), deux jeux narratifs visiblement réussis sur lesquels j’adorerais passer une dizaine d’heures si la vie n’était pas aussi courte.
Mais aussi
Le jeu A Quiet Place brise le quatrième mur en proposant d’activer le micro de sa console ou de son PC pendant le jeu. Au moindre bruit dans la maison, bim les créatures vont débouler ! C’est plutôt rigolo.
L’Australie a décidément un problème avec Hotline Miami 2, constamment interdit malgré des tentatives discrètes de revenir à la vente. On s’en amuse ici.
Personne ne se rappelait plus vraiment de Star Wars Episode I: Jedi Power Battles, mais c’est pas grave, Aspyr remet le jeu de 2000 au goût du jour. Mais pourquoi ?
Disco Elysium n’est pas mort, la preuve : deux successeurs spirituels sont en développement. À lire dans cette actu.